COVID 19 : Le « passe sanitaire »

Article précédent : le vaccin ARN

Ça ne va pas être facile… et la pression va être forte pour des tas de raison. Ça sera d’autant plus difficile de rester serein.

Il faut, pour commencer, être conscients qu’ une partie de ceux qui se sont faits vacciner « malgré le doute », bien souvent , sont victimes d’un phénomène psychologique bien connu lié à ce qu’on appelle le « besoin de cohérence » (et un peu le besoin de se rassurer en se convaincant après coup d’avoir « fait le bon choix ») : quand on est amené à faire un geste pas tout à fait en accord avec les convictions que l’on a (exemple se vacciner alors qu’on aurait plutôt tendance à temporiser par méfiance vis à vis de l’efficacité réelle du truc et crainte d’effets de bord pénibles à moyen ou long terme) les convictions « glissent » pour préserver le besoin de cohérence entre les convictions et les décisions prises… ce qui fait qu’une fois vaccinés les convictions évoluent parfois mécaniquement faisant de certains des sceptiques d’hier des avocats parfois virulents en faveur de la vaccination.

Non que le contexte ou les raison de douter aient changé… mais l’esprit humain est ainsi fait. Il faut faire preuve de compréhension autant que possible, même si ça n’est pas facile (y compris pour moi je ne fais pas exception). Ça ne fait pas d’eux des monstres ou des inconséquents ou des girouettes mais ça explique l’évolution de la pression sociale sur le sujet.

Dans le même ordre d’idées se retrouver seul (ou peu) à table en famille (ou en séminaire de travail ^^), à résister à la « pression vaccinale » de la moitié de l’assemblée est quelque chose de difficile pour l’esprit. Certains finissent par céder (on a tous nos limites de résistance c’est humain), doutant de leurs propres doutes, ou se disant qu’autant de gens bien ne peuvent pas être tous dans l’erreur, ou hélas, de guerre lasse, peuvent céder « pour avoir la paix ».

Restons conscients tout de même, qu’on change d’idée ou pas, que l’on cède ou pas à la pression, que rien n’empêche qu’une majorité soit dans l’erreur, au moins un certain temps.

L’histoire de Galilée, trop souvent mise à toutes les sauces, en est un exemple frappant : il a été mis à l’index pour avoir osé affirmer que la terre était ronde. Tout le monde le pensait fou. Rappelons-nous aussi cette maxime de Soren Kierkegaard : « La vérité n’est pas une circulaire au bas de laquelle on réunit les signatures« . Et gardons-nous tant que possible d’adopter un point de vue « pas très logique » ou dérangeant sous prétexte qu’il aura été beaucoup répété, par beaucoup de gens, et avec beaucoup de force, sur beaucoup de plateaux de télévision…

Venons-en au fameux « passe sanitaire » et au discours jetant l’opprobre sur « ces inconscients d’anti-vax ». On aura beau répéter qu’il ne s’agit pas de rejeter le principe d’un vaccin contre la MACOVI en soi et encore moins de rejeter tous les vaccins dans l’absolu rien n’y fera : les sceptiques seront repeints en anti-vax sectaires, quasiment des terroristes.

En partie pour les raisons évoquées en début d’article, en partie pour des raisons d’effet de meute, en partie pour des raisons plus techniques, pour certains parce que c’est plus simple, pour certains parce que ça permet de se faire bien voir (espérons qu’il n’y ait pas trop de journalistes dans ce cas) pour d’autres parce que ça les arrange un peu (les politiques vaccinateurs qui une fois embarqués dans leur croisade ont le sentiment qu’ils ne peuvent plus reculer ou que prôner une autre approche serait trop dangereux politiquement).

Quel est le problème dans tout ça ? Il y a au moins 3 problèmes…

Le premier est tout de même que l’on trompe les gens (assez consciemment mais en restant persuadés – je crois à tort – que c’est pour la bonne cause).

Non, définitivement non, ça n’est pas vrai qu’une fois vacciné on ne peut plus être contaminé ni être contaminant: Les vaccinés peuvent tout à fait recontracter le virus (et la baisse réelle de contagiosité et son évolution dans le temps restent à déterminer pour en tirer des conclusions utilisables). Leur système immunitaire est supposé « mieux réagir » réduisant leur risque de développer une forme grave : ils seront à peine enrhumés ou asymptomatiques. Conséquence : s’ils n’y prennent garde, ils seront des vecteurs de contamination d’autant plus dangereux qu’ils seront persuadés de leur propre inoffensivité. Ils retireront les masques, feront fi des distances de sécurité, oublieront le gel… et répandront largement le virus de façon totalement innocente et inconsciente amenant une vague N+1 d’ampleur à frapper la population. On a vu des vagues de reprises dans des pays à fort taux de vaccination. N’en cherchez pas forcément plus avant la cause.

Autrement dit partout où l’on met en place le « pass sanitaire » en autorisant le retrait des masques (et le relâchement des comportements) on transforme les vaccinés en dangereux vecteurs d’épidémie potentiels tout en répétant dans le même temps à qui veut l’entendre que ce sont les non-vaccinés, cloîtrés chez-eux, ou faisant des tests toutes les 48 heures, qui mettent en danger la vie des autres. Je vous laisse le soin, chers lecteurs, d’apprécier le pourcentage de naïfs suiveurs et le pourcentage de conscients de ce qu’ils font dans le lot de ces répéteurs actifs d’« éléments de langage ».

Quand on croise cette analyse avec le fait que l’efficacité réelle du vaccin ARN décroît dans le temps de façon notable (Cf les derniers chiffres annoncés par Israël où l’efficacité du vaccin au bout de quelque mois est ré-évaluée de 90% à 30-40%) on se rend bien compte que « le compte n’y est pas ». On nous vend des paillettes et le retour à une vie normale alors que c’est du pur bullshit.

Le deuxième problème, un peu plus grave au moins du point de vue des principes, est d’ordre démocratique. Notre démocratie repose sur des principes fondamentaux, l’un d’entre eux étant l’égalité, ici il s’agit tout particulièrement de l’égalité de traitement. Deux personnes ne doivent en principe pas être traitées différemment sur la base de leurs croyances, de leurs orientations sexuelles, culturelles, philosophiques et encore moins politiques. C’est une des bases du « contrat social » qui conduit les citoyens à accepter l’autorité des corps législatifs, exécutif et judiciaire. Et donc une des facteurs de stabilité du régime politique en vigueur.

Or, j’en ai donné les éléments dans un précédent article, le vaccin à aujourd’hui est loin d’avoir fait ses preuves de façon scientifique, indéniable, démontrable. En effet, son efficacité et son innocuité à court et surtout moyen terme sont déjà sujettes à interrogations (au minimum). On n’est encore moins capables de prédire son efficacité et son innocuité à plus long terme. On n’est pas non plus certains qu’une vaccination massive avec un « vaccin » dont l’effet n’est ni complet ni définitif ne va pas favoriser l’émergence de variants plus virulents et plus résistants aux anticorps vaccinaux. On n’a donc aucune idée des effets long terme de ce vaccin et rien ne dit qu’un scandale à côté duquel celui du Médiator ne sera qu’une « blaguounette » (pardon aux victimes pour ce mot) n’éclatera pas. Ça fait tout de même beaucoup d’interrogations en face desquelles le « nous n’avons rien d’autre » passe assez mal. Le bénéfice réel étant inconnu tenter de parler du rapport bénéfice sur risque relève de la performance de diseuse de bonne aventure.

Pourtant on écoute en boucle des docteurs Frankenstein persuadés que la « créature vaccinale » fera le job et restera sous contrôle … et ils répètent ce credo à l’envi sur tous les tons, tous les modes et peu importe si ça ressemble à une propagande digne de feu l’ORTF : ils y vont à fond! Ça ne doit pas faire oublier qu’ils répètent une conviction!

En d’autres termes, pour ceux qui n’auraient pas bien saisi : faire adopter ce vaccin massivement, contrairement au rabâchage pseudo-scientifique qu’on sert à longueur de plateaux télévisés, n’est qu’un simple pari de joueur invétéré addict à la prise de risque… et pour partie de ceux qui suivent le parieur c’est soit de la foi naïve soit un phénomène de résignation lasse : « sinon ma vie sera un enfer je ne pourrai rien faire ». On est plutôt loin de l’adhésion libre, consciente, rationnelle et éclairée que veut la théorie de l’accord du patient et la constitution! Combien de vaccinés (ou de non-vaccinés) sauraient au débotté expliquer le principe du vaccin ARN et combien de non-encore?-vaccinés sauraient faire leur choix clairement en pleine connaissance de cause des paris techniques que ce vaccin implique ?

Dans ces conditions on va traiter différemment des gens faisant le pari et des gens que ça effraie de jouer. On n’est plus là dans une opposition entre l’intérêt général et l’égoïsme particulier, loin s’en faut, on est dans l’opposition entre deux convictions aussi irrationnelles l’une que l’autre… tout simplement parce que les données et le recul (en nombre d’années hein pas en nombre d’injectés) est trop faible.

Or si l’on traite différemment deux personnes sur la base de leurs convictions… fussent-elles pour l’une des convictions relayées et répétée par tous les médias et pour l’autre par seulement quelques hurluberlus pointés du doigt, ça reste de la discrimination sur la base de croyances.

Et une discrimination de surcroît sociale parce qu’une personne gagnant 200 000€ par an pourra payer des tas de tests pour continuer à vivre selon sa conviction… alors qu’une personne gagnant le SMIC ne le pourra pas et finira par se retrouver à choisir entre obéir… ou obéir parce que l’alternative ne sera tout simplement pas à sa portée financièrement (sans oublier le risque de perdre son job pour certains). Ça c’est un vrai souci d’égalité.

Or si l’on en est arrivés là ça n’est pas de la faute des prudents, c’est parce que nos parieurs-en-chef ont absolument tout misé sur la technologie vaccinale en question… trouver des traitements qui réduisent l’effet de détresse respiratoire pour rendre les cas les plus graves nettement moins graves n’a pas fait partie des pistes privilégiées en premier et si certains chercheurs y travaillent sûrement aujourd’hui ça n’est sans doute pas sous une pluie d’euros diluvienne.

Si l’on en est arrivés là c’est parce que nos parieurs-en-chef ont aussi raconté n’importe quoi… que le virus n’arriverait pas en France, que les masques ne servaient à rien, que la contamination ne se faisait pas au travail, pas non plus à l’école, encore moins des les transports en commun… Il est tout de même très respectueux des institutions et des entreprises ce virus… pour un peu on l’imaginerait doué de raison et de logique, capable de lire un panneau d’affichage et du coup de faire la différence entre un réfectoire d’entreprise et un restaurant…

Si l’on en est arrivés là c’est parce que nos amis parieurs ont aussi pris des décisions aberrantes et raté des rendez-vous évidents… pas de vraie quarantaine pour les entrants sur le territoire. Des malades arrivants libres de circuler et confinés chez eux « sur parole » (en comptant sur le fair-play du virus de ne contaminer personne au passage). Pas de tests pour changer de région. Pas d’ouverture massive de lits de réanimation, pas de réinvestissement massif dans les hôpitaux et d’une façon générale le domaine de la santé. Pas non plus d’imposition spécifique sur les profiteurs de crise afin de renflouer certaines caisses et limiter l’augmentation de « la dette ». On a donc vu les inégalités se creuser encore un peu plus alors que, en période de pandémie, la paupérisation est plutôt un facteur d’aggravation du risque sanitaire pour les populations concernées.

A titre d’exemple, plutôt que de faire ce service civique d’apparat, ostentatoire et d’utilité discutable, on aurait pu dans les deux ans qui viennent de passer instaurer un service civil plus ambitieux où chacun apprendrait pendant un an ou deux un métier utile pour juguler une pandémie… transport, montage d’infrastructures de réanimation mobiles, assistance logistique, fabrication d’équipements médicaux d’urgence, bases de l’infirmerie de réanimation… Ça aurait tout de même eu un impact autre que de continuer à fermer des lits et ça aurait temporairement réduit le chômage de façon spectaculaire (et créé un peu de croissance c’est toujours bon à prendre).

Plutôt que de persister dans les mauvaises décisions et de gérer l’empilement de conséquences, un peu comme le bousier pousse devant lui sa boule grossissant à chaque tour, il faudrait peut être commencer à envisager des approches alternatives… Einstein disait que la folie est de faire la même chose encore et encore en espérant obtenir un résultat différent. Il serait peut être temps de faire (vraiment) différemment non ?

Le dernier problème, et sans doute celui qu’on paiera le plus cher sur le long terme (et si possible pas de mon vivant), est que l’on habitue encore un peu plus la population à un contrôle invasif des libertés de chacun… après les radars automatiques, après les croisement de fichiers informatiques, après les boites noires, après… après… on s’approche plus directement des citoyens en leur demandant de montrer « patte blanche » où qu’ils aillent et quoi qu’ils fassent.

On me rétorquera évidemment que chaque décision prise séparément se justifie très bien et que c’est de l’inconscience que de ne pas surveiller ces fous d’automobilistes, ces méchants de fraudeurs aux aides sociales, ces dangereux terroristes et ces psychopathes pédonazis™… En prenant un tout petit peu de hauteur se dessine tout de même un monde de traque technique, de surveillance, de mesure, de profilage… un monde qui pose la question de la PERTINENCE d’une mesure technique. Autrement dit la question qui se pose est : est-ce que c’est parce que l’on SAIT faire techniquement que l’on DOIT nécessairement le faire ?

Chers lecteurs, si vous répondez « oui » vous accepterez alors que l’on puisse traquer la corruption à coups de sérums de vérité en soumettant annuellement députés, sénateurs, responsables politiques, hauts fonctionnaires et patrons de grands groupes à une vaste séance de question télévisée sous un cocktail de produits invitant « chimiquement » à la confession… Ah non ? C’est dangereux et démagogique ? Intéressant… Pourtant je vous garantis que ça ferait un record inouï d’audimat!

Si vous répondez non, si une société de la confiance vous parait plus saine pour l’humain (c’est mon cas) alors ces radars, ces boites noires, ces traqueurs, ces machines à vérifier les « pass sanitaires » doivent être logiquement remises en question…

Parce que si l’on instaure une société de la surveillance, si, un peu comme la grenouille qui ne sort pas de la casserole en chauffant assez doucement, on habitue le citoyen à être surveillé de plus en plus et de plus en plus intimement… Si on anesthésie de cette façon l’aspiration à la liberté et à la démocratie des citoyens… le jour où un vrai régime dictatorial se révélera en France, l’esprit de révolution, comme la grenouille trop cuite pour sauter de la casserole, sera trop émoussé pour réagir de façon adaptée et mesurée au bon moment pour arrêter la bête tôt et proprement.

C’est comme d’appauvrir le système immunitaire du corps humain : lorsqu’un virus survient c’est la catastrophe.

Et on aura alors soit une chute de la démocratie en France soit une révolution d’autant plus virulente qu’elle aura démarré tardivement et poussivement… et l’on sait combien ce genre de moments dans l’histoire peuvent être tragiques. Aucune de ces deux hypothèses ne trouve grâce à mes yeux je l’avoue.

Le Conseil Constitutionnel aurait du mettre un terme à ce délire de politiques aux abois ne sachant plus quoi faire et se laissant aller à la coercition en espérant qu’avec une population « mieux contrôlée » et « plus vaccinée » les choses finiraient pas redevenir « gérables ». C’est une erreur tout à la fois technique, logistique, médicale et stratégique. Et ça ne nous prépare pas mieux à l’arrivée de la prochaine pandémie.

On le sent que ça n’est pas bon, nos hommes politiques le sentent forcément, les journalistes le sentent aussi j’en suis convaincu… mais il faudrait beaucoup de courage pour changer de logique. Et tous ont sans doute trop peur des effets qu’induirait un changement de politique sanitaire.